TRANSFORMATION DU MUSÉE D’ART DE HONG KONG

Description

Au premier regard, on pourrait penser que Hong Kong vient en toute discrétion de se doter d’un tout nouveau musée d’art. En fait, son noyau est un bâtiment datant d‘il y a 23 ans, mais qui avait de moins en moins sa place dans le quartier en raison d’évolutions cons-tructives et urbaines. Plutôt que de construire un nouveau musée, le gouvernement hongkongais a opté pour une rénovation complète et l‘ajout d‘une extension visuellement marquante. Les formes cubiques du bâtiment d’origine ont ainsi été accentuées et intégrées à leur environnement par de nouveaux aménagements et des insertions vitrés. Un auvent, qui semble flotter au dessus de l‘entrée principale, ainsi qu‘une extension latérale sur deux niveaux ont été ajoutés. De nombreuses additions antérieures de l‘ancien bâtiment ont été démolies tandis que des façades vitrées encadrées s‘élevant sur plusieurs étages ont été ajoutées aux façades ouest et sud, offrant une vue sur l‘espace public et le port. L‘ensemble de la réhabilitation a permis de transformer une construction en briques des années 90 au design plutôt insipide en un nouveau musée dont les nouvelles façades attirent l’attention. La modernité et la tridimensionnalité caractérisent les nouveaux éléments : des panneaux en fibres-ciment gris ont été découpés selon des dimensions préalablement définies et montés sur une ossature secondaire en aluminium. Les modules complets ont ensuite été fixés sur la structure porteuse en béton armé ; en cas de maintenance ou de réparation, il pourront être déposés individuellement. L’interaction avec la façade en béton mise à jour en rez-de-chaussée et les surfaces vitrées encadrées et décalées dans la façade confère à l’enveloppe du musée un relief et une profondeur inhabituelle. A cet égard, on pourrait presque dire qu‘un tout nouveau musée a été édifié.

Les vagues du Victoria Harbour et l’architecture traditionnelle en briques de Chine ont servi de modèles à la nouvelle façade. Les modules en panneaux en fibres-ciment ont été décalés entre eux, tandis que la disposition variée des panneaux – verticale, oblique ou parallèle par rapport à l’ossature en béton située derrière – engendre en façade une image fascinante et semblable à des vagues.

Les modules se composent de différents profilés en aluminium spécialement fabriqués pour former l’ossature secondaire des panneaux en fibres-ciment gris. Chaque module est suspendu à trois profilés rectangulaires, eux-mêmes fixés à la structure existante en béton armé au moyen d’une ossature porteuse conventionnelle. Des profilés de recouvrement dessinant un joint creux ont été appliqués sur les faces inférieure et supérieure des modules et participent au le caractère tridimensionnel de la façade.

Publié dans A+D 54, Automne 2020