Gilles Clément : « Les plantes, ça ne vaut rien, alors on fait du béton… »

À l’occasion du 26e épisode du podcast Hors concours, David Abittan donne la parole au jardinier, paysagiste et écrivain Gilles Clément qui soutient la nécessaire collaboration des pratiques humaines avec le monde du vivant dans toutes ses dimensions. À l’origine des concepts de «jardin en mouvement», de «jardin planétaire» et du «tiers paysage», il revient sur l’évolution de sa réflexion et de sa pratique au fil du temps et de ses projets.

Gilles Clément : « Les plantes, ça ne vaut rien, alors on fait du béton… »

Gilles Clément est paysagiste par son diplôme, mais jardinier dans l’esprit et dans sa pratique. Dans ce nouvel épisode du podcast Hors concours, ce passionné du «monde vivant hors humain» détaille l’importance de la collaboration constante qu’il mène avec le vivant dans la pratique quotidienne de ses activités de jardinier, tout autant que la connaissance de la terre qu’elles impliquent. «Dans la gestion d’un jardin, tout est revisité en permanence, assure-t-il, tout dépend de ce que la nature invente chaque jour.»

Le jardin, c’est cette entité «en mouvement» comme il la définit dès 1977 alors qu’il s’exerce dans son propre jardin, au Crozant. Une approche originale de la pratique de jardinier qu’il exposera dans son premier et célèbre ouvrage «Le jardin en mouvement» paru en 1991 et qui consiste à faire avec et non contre les êtres vivants présents sur le site, qu'il s'agisse de plantes, d'animaux, de champignons ou de micro-organismes.

Cette approche, il n’aura de cesse de la développer et de l’enrichir au fur et à mesure qu’il conçoit le Parc André-Citroën à Paris en 1992, le Jardin du domaine du Rayol proche de Saint-Tropez en 1995, le Parc Matisse à Euralille en 2003 ou encore le Jardin du musée du quai Branly à Paris en 2006.

Grand Prix du Paysage en 1998, Gilles Clément participe par ailleurs à la diffusion de ses connaissances sur le monde du vivant, dans le cadre d’événements grands publics comme l’exposition Le Jardin Planétaire présentée au Parc de la Villette en 1999, la publication de nombreux ouvrages ou encore à travers ses activités d’enseignement au sein de plusieurs écoles de paysagisme en France ou à l’étranger.

À la déconnexion des activités humaines d’avec le vivant qu’il observe aujourd’hui, Gilles Clément assure que « la pédagogie est la clé». Au micro de David Abittan, il explicite : «à partir du moment où l’on vous explique ce qu’est cette plante et que vous comprenez son écosystème, alors l’habitant qui était ignorant comprend. »